En cette soirée débordé aux urgences, l'orage grondait à Seattle. Le temps d'attente augmentait avec la rentrée constante des ambulances. Toutefois, la patience de l'équipe de soin fut à son comble lorsque les cris déments d'une femme qui engueulait son mari qui avait eu un accident avec son yacht, rendait nerveux les clients. Ce fut lorsqu'une mère rentra avec du sang sur ses vêtements tout en tenant sa fille de sept ans dans ses bras, tentant de la rassurer en lui murmurant des mots dans une langue étrangère, que certains membres de l'équipe se mirent à paniquer. Ce fut au changement de quart de travail, que la chirurgienne cardio-thoracique fut appelé en consultation d'urgence. Un cas venait de rentrer aux urgences par ambulance, il avait des gardes du corps qui étaient clairement trop près du patient à son arriver. Elle n'était pas là pour faire connaissance, mais bien pour aider son patient. Son état était critique et demandait une opération le plus vite possible. Après avoir réservé une salle d'opération, elle leur fit clairement savoir que chaque minute comptait et de bien vouloir attendre dans la salle d'attente. L'opération dura plusieurs heures avant que Gaspare puisse avoir des nouvelles. Romano Conti était tirer d'affaire, mais devait se reposer. Il était l'un des derniers à être mis au courant. Il se doutait que ses collègues étaient déjà rendus à l'étage. Il remercia la chirurgienne et se rassit. Il déposa sa tête sur ses mains croisées, ses coudes s'appuyant sur ses genoux, l'air pensif. Il se rappelait la soirée à chaque détail près, il savait pertinemment qu'il allait sûrement devoir faire un carnage dans les prochains jours. Il n'entendait pas les pleures de l'épouse qui avait engueuler son mari quelques heures plus tôt et qui venait de recevoir la nouvelle de sa mort. Encore moins l'interprète qui tentait de parler avec la fillette de sept ans, tandis que sa mère avait été amené dans une autre pièce pour être interrogé par des policiers. Elle avait été témoin d'un enlèvement et semblait traumatisé. Il était toutefois conscient d'une chose, il n'avait pas encore allumé sa cigarette. Maintenant, qu'il était soulagé de savoir que son ami allait bien, il sortit dehors pour fumer sa cigarette. C'est à ce moment-là, qu'il croisa le chemin d'une blonde pressée, qui s'excusa à peine en rentrant en courant, un sac à la main. Il sut, dès cet instant, que plus d'une chose allait changer, puis il alluma sa cigarette et inhala la fumée tandis que la pluie s'estompait peu à peu.