Dix ans que je travaille dans ce journal et pourtant je ne suis toujours pas habitué à ce qu’on me refuse l’un de mes articles. Ça me fiche comme une grande claque et mon énervement doit se lire sur mon visage. J’ai beau me battre oralement pour convaincre le rédacteur en chef, mais rien n’y fait. Selon lui, mon article est trop dénonciateur. Les preuves que je lui montre ne sont pas recevables et publier ce genre de chose serait trop dangereux pour le journal. Lorsqu’on travaille des mois sur un sujet et qu’on nous dit non à la fin c’est très frustrant. On vous dirait que votre enfant est différent, rejeté et malpoli ça vous blesserez exactement comme ça me blesse quand on me refuse une publication. Mon travail est tout pour moi et chaque article est rédigé avec passion. Celle de la vérité. Le devoir d’informer la population. Mes écrits sont mes enfants. C’est avec colère et indignation que je retourne m’assoir à mon bureau. Encore un qui va finir à la poubelle. Pas question ! Je suis bornée alors je vais retravailler un peu le texte et le poster sur mon blog. Si mon chef ne veut pas prendre de risque pour X raison, il en est autrement de moi. Le monde a le droit de savoir la vérité et c’est exactement ce que je vais faire.

D’où mes venu cette passion pour le journalisme ? À l’adolescence. Une période bien compliquée pour bon nombre d’ados. Je n’ai pas fait exception à la règle. Mes amis, je peux les compter sur les doigts d’une main. Ma confiance n’est pas facile à obtenir. Je me méfie de tout le monde, tout le temps. Les gens ont toujours l’air gentils, ouverts et amicaux, mais c’est pour beaucoup des menteurs qui vous poignardent dès que vous avez le dos tourné.

Mon père travaillait sur un bateau de pêche et ma mère était femme de ménage. On croulait plus sous les dettes que sous l’or. Mes parents se tuaient au travail pour me donner une vie correcte. Ils voulaient le meilleur pour leur enfant. De l’amour il y en avait chez nous, mais contrairement à certains de mes anciens camarades de classe, on devait se serrer la ceinture pour survivre. Enfant timide, il m’était dur de me faire des amis. Souvent rejeté par les autres, j’ai grandi dans mon coin avec quelques livres pour me tenir compagnie. Le monde me paraissait déjà dur et cruel, mais ce n'étaient rien face à l’injustice que subis lors de ma dernière année de collège. Une amie m’a invité à une soirée organisée par un des élèves de l’école. Forcément, je n’étais pas très à l’aise, mais je devais prendre sur moi et me sociabilisé. Bientôt l’entrée en FAC et il n’était pas question de rester la petite solitaire de l’école. J’ai donc pris sur moi ai commencé à m’ouvrir doucement. Manque de chance la vie ma vite remit à ma place. La confiance on ne la donne à personne.

La fin de soirée fut floue, très floue, mais pourtant les preuves trouvées été formelles. Peu importe l’âge, mais lorsqu’on se faire droguer et violer ce n’est pas agréable. La fin du collège fut dure parce que je savais que mon agresseur était à cette soirée et donc dans mon école. Qui était-il ? Je devais le découvrir. De fil en aiguille, j’ai trouvé certains indices et j’ai fini par le démasquer. Quand l’histoire a fini par exploser au grand jour, mes parents ont alors voulu porter plainte. Ils se sont endettés encore plus pour payer un avocat. Manque de chance mon agresseur avec des parents plus fortunés et une bonne réputation.

Au final on a perdu la bataille juridique. Ma famille croule sous les dettes et nous sommes devenus le montons noir du troupeau. Plus personne dans notre petite ville de Stayton ne voulait nous parler. On nous traitait de menteurs et notre but c’était d’extorquer de l’argent à cette famille pour sortir de notre misère. Vivre comme ça était insupportable. Mes parents sont restés à Stayton dans cette ville de pourris, car ils n’ont pas les moyens de partir, mais moi j’ai fui à Seattle dès mon entré en Fac. C’était invivable et je devais tourner la page. Le journalisme est ma façon de combattre ce genre de chose. Révéler la vérité. Les médias ont souvent une forte influence sur les populations. Si mes écrits peuvent protéger les gens honnêtes et droits alors il de mon devoir de tout faire pour les aider. Attention car la petit fille timide a bien changée et aujourd’hui elle ne se laisse plus faire. Vos secrets sont peut-être en danger avec elle.

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